CROYANCE ET DEVELOPPEMENT DANS LA PHILOSOPHIE AFRICAINE MODERNE

Dans cette vaste problématique, nous avons avant tout cherché à savoir si, en elle-même, la rationalité suffit pour conduire un peuple au développement ou à la modernité. Autrement dit : le développement ou la modernisation d’un peuple pourrait-elle se réduire en un mouvement plus ou moins linéaire et univoque de rationalisation des mentalités et pratiques obscurantistes et rétrogrades sous la houlette d’une élite prométhéenne, porteuse de lumières; ou devrait-on la concevoir comme un processus historique d’envergure, organisant et mettant en mouvement, selon les lois de la dialectique, des masses entières de populations, jusque-là tétanisées et infantilisées par la mystification idéologique des classes dominantes, aussi bien internes qu’externes ? Ce qui nous amené à nous intéresser à la dialectique qui existe, de tout temps et dans toutes les civilisations entre le savoir, la croyance et le pouvoir, la diffusion des connaissances et la lutte des classes.